C’est une femme.
On peut la croiser sur le bord d’une route, sur le quai d’une gare, à l’arrière d’un bus ou sur le pont d’un bateau.
On peut la croiser dans une isba au fin fond de la Russie, dans une yourte au milieu d’une steppe, sur une place de village ou en plein cœur d’une capitale.
Elle est un peu mystérieuse, comme une diseuse de bonne aventure, mais elle ne lit pas les lignes de la main, elle ne prédit pas l’avenir.
Elle, elle fait voyager.
On ne choisit pas la destination où elle nous emmène, c’est elle qui décide…et elle nous ramène toujours là où elle nous a pris.
Elle, elle fait voyager… en chantant. Et quand elle chante, on entend toutes les voix qu’elle a entendues, toutes les voix de toutes les personnes qu’elle a écoutées, de tous les endroits où elle est allée.
Sa vie est un éternel voyage.
Elle va de place en place, de village en village, de ville en ville, d’un pays à un autre, d’une région à une autre. Et elle récolte les chants.
Elle rencontre les gens, les écoute, chante avec eux, et puis elle range tout ça dans sa musette.
Elle le ressort ensuite, dans un lieu plus lointain, pour que les gens d’ici voyagent un peu là-bas, là-bas d’où viennent ces chants.
Elle vit comme ça, en voyageant et en faisant voyager ceux qui viennent l’écouter.
On l’appelle La Voyageuse.